Après avoir faire part de son intention de lutter contre les
enrichissements illicites, le président Ali Bongo passe à l’acte.
L’opération »Mains propres » est, vient de faire sa première victime. Un
haut fonctionnaire, membre du parti au pouvoir a été incarcéré pour
détournement de fonds. D’autres noms sur la longue liste attendent leurs
tours
Après l’avoir annoncé en janvier dernier, Ali Bongo fait le menage
Ali Bongo Ondimba soutient que « personne ne sera épargné » par l’opération « Mains propres » lancée en janvier dernier par le gouvernement gabonais. »Le
temps de l’impunité est révolu. Les enquêtes sont en cours, et elles
aboutiront. Ceux qui pourront rembourser l’État le feront. Ceux qui ne
s’exécuteront pas subiront des sanctions. Cette dynamique ne s’arrêtera
pas de sitôt« , a prévenu Ali Bongo dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique. »Personne ne sera épargné. Pour preuve : les premières interpellations ont touché des gens assimilés à mon camp« , rappelle le président élu en 2009 à la suite du décès de son père Omar Bongo. Fin
août, un haut fonctionnaire, membre du parti au pouvoir, a été
emprisonné pour détournement de fonds. Il s’agissait de la première
arrestation dans le cadre de l’opération « Mains propres« , qui
a suscité l’inquiétude dans la classe politique gabonaise, une partie
de l’opposition craignant une chasse aux sorcières destinée à éliminer
les rivaux d’Ali Bongo avant la présidentielle de 2016. « Depuis
un certain nombre d’années dans notre pays, tout le monde réclame que
les finances publiques soient assainies. Mais personne ne l’avait encore
fait« , a indiqué par ailleurs le chef de l’Etat gabonais. « Je vais me faire pas mal d’ennemis. Mais je pense que cette démarche recevra l’approbation des Gabonais« , a-t-il ajouté.
La première tête est tombée
Un haut fonctionnaire, membre du parti au pouvoir a été incarcéré pour
détournement de fonds dans le cadre de l’opération « mains propres »
lancée par le gouvernement gabonais, suscitant l’inquiétude dans les
rangs politiques de tous bords. Jeannot Kalima,
secrétaire général du ministère des Mines, de l’Industrie et du
Tourisme, a été placé en fin de semaine sous mandat de dépôt pour
« détournement de deniers publics dans l’affaire dite des +fêtes
tournantes+ », selon le procureur, Sidonie Flore Ouwé.
Ce haut fonctionnaire est soupçonné d’avoir détourné une bonne partie de
l’enveloppe de 595 millions de Francs CFA (907. 000 euros), dont il
avait la charge en tant que directeur de cabinet du ministre des Travaux
publics de l’époque pour ces manifestations. Lancées par le défunt
président Omar Bongo
pour développer l’arrière-pays au début des années 2000, les « fêtes
tournantes » incarnent les dérives financières d’une administration et
d’un gouvernement qui ont pillé les caisses de l’Etat pendant des
années. Tous les ans, la fête de l’indépendance, le 17 août, était
célébrée dans une région différente avec à la clé un programme
d’investissements de 50 milliards de FCFA (76,2 millions d’euros) pour
financer de nouvelles infrastructures. Mais la plupart des routes,
écoles, hôpitaux et réseaux d’adduction d’eau et d’électricité qui
avaient été promis n’ont jamais vu le jour. L’équipe du président Ali
Bongo, qui a supprimé les « fêtes tournantes » lorsqu’il a succédé à son
père en 2009, a lancé au début de l’année un audit approfondi des
finances publiques destiné à faire le ménage et « rompre avec les
pratiques du passé ». Le constat est accablant: sur les 500 milliards
(762 millions d’euros) consacrés aux « fêtes tournantes » pendant 10
ans: Plus de 400 milliards se sont envolés. Plus grave encore, « plus de
la moitié du budget (de l’Etat) a disparu dans la nature », selon cet
audit.
D’autres têtes pourraient bientôt tomber.
Plusieurs hauts responsables de l’administration ont déjà été
auditionnés depuis la mi-août, et ces interrogatoires vont se
poursuivre, a souligné le procureur. La similitude est frappante avec
l’opération anti-corruption « Epervier » lancée en 2006 au Cameroun
voisin par le président Paul Biya. « Epervier » a
abouti à l’arrestation de nombreux ex-ministres et dirigeants
d’entreprises publiques, qui ont régulièrement dénoncé des règlements de
comptes politiques. A Libreville, on ne sait pas quelles personnalités,
ni combien, ont déjà été entendues dans le cadre de l’affaire des
« fêtes tournantes ». Pour le procureur Ouwé, l’arrestation de M. Kalima, pourtant membre du Parti démocratique gabonais (PDG) du président Bongo, est la preuve que les juges travaillent en toute indépendance, sans tenir compte de la couleur politique des intéressés. M. Kalima
« encourt la réclusion criminelle à perpétuité » si les charges qui
pèsent contre lui sont confirmées. Déjà une partie de l’opposition
dénonce une chasse aux sorcières destinée à éliminer les rivaux d‘Ali Bongo avant la présidentielle de 2016. D’autant qu’un certain nombre d’anciens poids lourds du régime, comme l’ex-Premier ministre Jean Eyéghé Ndong, ou l’ex-ministre et directeur de cabinet présidentiel Jean Ping, étaient aux affaires sous Omar Bongo avant de tourner casaque à la mort de celui-ci en 2009. Jean Eyéghé Ndong
a d’ailleurs lui-même annoncé il y a quelques jours qu’il était sous le
coup d’une information judiciaire dans la même affaire des « fêtes
tournantes ». Il serait soupçonné d’avoir détourné plus de 98 milliards
de francs CFA (149,4 millions d’euros) entre 2006 et 2007, alors qu’il
était Premier ministre et président du Comité des Fêtes Tournantes de la
province de l’Estuaire -où se trouve la capitale Libreville-, ce qu’il
nie en bloc. « J’ai
servi l’Etat à un haut niveau. Je dois en principe retenir ma langue
par rapport à des affaires dont j’ai eu connaissance (. . . ). Mais si
on m’oblige à la délier, attention les dégâts! », a-t-il lancé. Et de
laisser entendre que des sommes bien plus colossales ont disparu, suite à
un emprunt obligataire de 750 milliards de FCFA (1,1 milliard d’euros)
contracté par le Gabon sur les marchés internationaux en 2013. Cet
argent « n’a jamais été mis à la disposition du Trésor pour le paiement
des dépenses du budget. Quelle en est l’explication? », s’est-il
interrogé devant la presse, alors que d’autres opposants menacent
l’actuel pouvoir d’un grand déballage.
Petit pays pétrolier d’environ 1,6 million d’habitants, le Gabon tire
60% de son budget des recettes du pétrole, mais la majorité de la
population y vit dans la pauvreté.
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